"Le vide-jardin de GSB"

Chronique d’un vide-jardins venté sur la colline

Le premier vide-jardins organisé par l’Association Gens de Sainte Barbe a vécu et, en attendant la prochaine édition, il ne nous reste plus qu’à nous préoccuper des fêtes estivales à venir et à regarder l’album photos de ce 17 Mai 2012.

Le voici donc, en témoignage de cette mémorable journée qui restera dans notre souvenir comme un très beau moment, placé cependant sous le signe exclusif d’Eole.

Nous avions pourtant bien anticipé des aléas climatiques et proféré quelques incantations pour repousser la pluie. Du reste, le seul dispositif prévu à son encontre était le spécimen de parapluie du clown Nono qui ne pouvait guère, en l’état, faire mieux que de protéger de très faibles ondées. (de plus, notons qu’il ne pleut pas tant que ça chez nous, contrairement aux allégations de Laurence Thomas, la chroniqueuse de France Inter qui, pour évoquer la météo du festival de Cannes, a eu la malveillance de dire au  journal de 13 heures du 21 mai : « On se croirait dans les Côtes d’Armor ! ». Honte à elle…)

L’orage était également totalement exclu des prévisions un jour de grand pardon, car le proverbe dit bien :

-« Sainte Barbe, sainte Claire, protégez-nous, des éclairs et du tonnerre ! »

Restait l’hypothèse d’un « coup de chaud ». Elle avait été envisagée avec beaucoup de sérieux et, à l’exception de la crème solaire, nous avions pensé à tout : aux parasols et aux bières fraîches, aux tee-shirt publicitaires, etc.

Mais nous n’avions pas pensé au vent et c’est lui qui survint dès l’aube, dans l’effervescence de l’installation. Et ce n’était pas n’importe quel vent ! Plutôt un bon nordet glacial s’établissant dans la journée du côté de 5-6, avec quelques pointes violentes dont témoigneraient les claquements intempestifs des drapeaux installés à l’entrée ou la bâche de la buvette, amputée de quelques œillets de fixation par une rafale

D’emblée, nous dûmes renoncer à sortir les tee-shirt aimablement fournis par le sponsor. Ranger les parasols en attendant des jours meilleurs .Et laisser les canettes de bières barboter en vain dans la glace …

Une autre conséquence de ce vent polaire fut la déambulation des vaillants bénévoles qui rentraient régulièrement chez eux pour s’affubler d’une épaisseur supplémentaire, quitte à ressortir les snow-boots, bonnets et autres accessoires immergés dans la naphtaline depuis les dernières vacances de neige. Seuls et immobiles, quoique un peu protégés du vent, les « gardiens » du parking tentaient de résister à la pétrification, l’un d’eux allant même jusqu’à lire comme s’il était à la plage !

En fin de matinée, l’initiative incongrue qui consistait, en mai, à improviser sur place le breuvage des conditions extrêmes fut saluée par des exclamations d’aise. Du vin chaud !!!

Oui, du vin chaud, dont les effets, ajoutés à la prestation imperturbable de Nono, sauvèrent l’ensemble des participants de l’hypothermie ! (raison pour laquelle, cette boisson thérapeutique fut distribuée gratuitement, au détriment des recettes de la buvette…)

Heureusement, malgré ces conditions climatiques désastreuses, les visiteurs étaient au rendez-vous, même si leur démarche était le plus souvent assez rapide. Il faut faire une exception pour les gourmands, occupés à se fabriquer des calories en dévalisant les stands de crêpes et de gâteaux, et pour les parents qui stationnaient en grelottant, victimes de l’intérêt de leurs bambins pour la pêche à la ligne

Mais pendant tout ce temps les affaires allaient bon train autour des stands de végétaux échevelés dont les us et coutumes alimentaient bien des échanges passionnés, révélant la compétence des jardiniers et jardinières de Sainte Barbe. Et dans les conversations il n’y avait plus alors que perspectives de floraisons multicolores et promesses de jardins luxuriants, particulièrement au stand associatif devant lequel deux magnifiques sculptures métalliques encadraient artistiquement le beau panneau de l’association.

On préparait l’été en quelque sorte.

Le soir venu, les saules tortueux et les agapanthes, les rosiers et les ancolies de Sainte Barbe étaient partis investir les territoires des environs. Nous étions, pour ce qui nous concerne, comme après la tempête : épuisés mais heureux d’avoir partagé cette belle tranche de convivialité le jour du grand pardon. Et de boire un apéritif… frais.

Nous avons à présent plusieurs mois pour trancher sur la réponse à la seule question qui ne fasse pas l’unanimité : vide-jardin ou vide-jardins ???

 Mais dans tous les cas, dès cet automne, bouturage et marcottage figureront au programme des adhérents.

Claudine