Le 1er mai 2012, Yvon Cabella a quitté ce domaine de Sainte Barbe où il était né le 13 novembre 1930, en Kérity, dans une petite maison située derrière la chapelle.
De nombreux habitants du village connaissaient depuis toujours la silhouette d’Yvon, arpentant la route à vélo depuis sa maison de Guillardon jusqu’à Kerarzic, en passant par son champ de Crec’h Riou, mais c’est dans le cadre des « Cafés souvenirs » de la commission Patrimoine de l’association que certains d’entre nous avaient fait plus amplement sa connaissance. Il s’y était associé durant l’hiver, nous faisant partager avec humour ses souvenirs d’enfance et confirmant, s’il en était besoin, que les gamins du Ste Barbe d’avant-guerre ne manquaient pas d’imagination pour se distraire !
Issu d’une famille de marins de commerce comme nombre de bretons du littoral, Yvon suivra la voie paternelle et naviguera pendant plusieurs années, notamment à la compagnie Delmas. C’est après sa rencontre avec sa future épouse, Thérèse, rencontre survenue à Rennes, que le souhait de vivre pleinement sa vie de famille l’incitera à « poser sac à terre ». Il passera les concours de la fonction publique pour devenir facteur. Ayant échangé son bagage de marin pour la sacoche du courrier, il lui faudra dans un premier temps subir l’exil à Paris et passer un an à St Brieuc avant de pouvoir enfin revenir définitivement au Vieux Bourg en 1962. Trois enfants naîtront de son union avec Thérèse.
Il exercera la suite de sa carrière à Paimpol. A cette époque, le métier de facteur était un élément important du lien social. Yvon connaissait chacun et chaque maison de Ste Barbe, avant même que des adresses postales ne leur soient attribuées. Et il n’était pas rare qu’il passe le matin chez les personnes âgées chercher les ordonnances avant de leur rapporter les médicaments avec le courrier.
Depuis sa retraite consacrée à sa famille, à sa petite fille Mélissa, à sa passion du jardin, Yvon Cabella continuait volontiers à rendre de menus services. C’est très spontanément qu’il avait par exemple proposé de mettre son champ à notre disposition pour le vide-jardins.
On l’apercevait souvent à l’oratoire de la chapelle. Il avait refait la peinture de la statue. Il venait ouvrir la porte dès qu’il y avait du soleil mais il avait fini par renoncer à cette fonction par crainte du vandalisme.
Les habitués de la grève de Kerarzic se souviendront également de l’avoir croisé chaque jour quand il venait se baigner, s’efforçant de convaincre les hésitants en leur communiquant son enthousiasme : « Qu’est-ce qu’elle est bonne ! », s’exclamait-il, sans oublier de préciser « Quand on est dedans ! ». De la même façon, nous nous souviendrons de ces moments de rencontre simples et cordiaux avec Yvon, des moments qui rendent si conviviale la vie de tous les jours à Sainte Barbe.
Nous adressons à Madame Cabella et à ses enfants l’expression des regrets des adhérents de l’association des Gens de Sainte Barbe.